TAROUDANT et ISSAOUIRA

Nous ne pouvons quitter le Maroc sans faire une petite incursion de quelques jours, tout d'abord dans l'anti atlas en visitant Taroudant, puis ensuite l'ancienne ville de Mogador, rebaptisée Issaouira sur la côte Atlantique en remontant vers le nord.

Samedi 24 septembre:

Départ ,une journée, pour Taroudant à 80 km à l'est d'Agadir. Cet itinéraire vers l'anti atlas, en s'éloignant de la côte urbanisée et trop moderne, permet de découvrir un Maroc plus authentique et secret. Dans la plaine fertile, ou dans les montagnes arides on découvre encore des villages qui semblent vivre hors du temps.
Taroudant la Berbère, première capitale des sultans Saadiens avant Marrakech a conservé ses remparts ocre, d'où son appellation de« petite Marrakech » ou moins glorieux, « la Marrakech du pauvre ». La ville est aujourd'hui classé au patrimoine mondial de l'Unesco et bénéficie de fonds pour la restauration de ses remparts. Malheureusement, à notre goût, cette restauration « modernisée » lui fait perdre de son authenticité. Les Souk sont très agréables et propres. Nous avons eu de la chance..., la température de la semaine précédente qui était de 49° ! avait chuté et nous avions un tout petit 35°... Il n'a pas plu depuis plusieurs mois et le sol est craquelé, fissuré avec de profonds sillons couverts d'une poussière ocre. Il est difficile d'imaginer, dixit les autochtones, les champs couverts de verdure et d'arbres en fleurs dès que les pluies ont fait leur apparition. La plus belle saison se situant à partir de décembre jusqu'au printemps.

Dimanche 25 jusqu'à Mardi 27 septembre :

Issaouira, avec ses murs fortifiés, son port de chalutiers et ses milliers de mouettes attirées par les poissons que déversent chaque jour les pêcheurs, ressemble à nos villes de Bretagne. La cité est jumelée à la ville de la Rochelle.  Mais la comparaison s'arrête très vite, car indépendamment de la chaleur qui y est constante toute
l'année, autour de 25°... les maisons blanches aux toits plats, aux huisseries bleues et surtout les minarets nous rappellent que nous sommes sur la côte marocaine !
Issaouira est encore habitée par des Gnaoua, descendants des esclaves noirs venus du Soudan. C'est une ville qui a conservé de nombreux vestiges de son passé et qui jouait un rôle important dans l'Antiquité grâce aux mollusques (le murex) dont on extrayait le pourpre.
Ce mouillage, on ne parle pas encore de port, servait 500 ans av.J.C de poste avancé sur la route des îles du cap vert et de l'équateur (nos ancêtres les plaisanciers...!) Le temps passant.... les Portugais baptisent la ville: Mogador déformation probable du nom de Sidi Mogdoul un marabout local ! Puis en 1764, le sultan local confie
la réalisation de la nouvelle ville à un architecte français Théodore Cornut.  De part sa configuration et architecture, la ville est appelée « Es-saouira » qui signifie « la bien dessinée » !  Pendant des années ce fut le seul port marocain ouvert au commerce extérieur, son déclin s'amorça avec la colonisation française et le développement d'autres ports de la côte. Aujourd'hui c'est une ville touristique, qui attire de nombreux étrangers, dans ses ryads, ou maisons d'hôtes et un grand port de pêche. Ses ruelles regorgent de petits commerces artisanaux, bijoux, tissus, cuirs...
Nous avons passé deux nuits à « l'auberge de la plage » de Sidi-Kaouki qui est un spot de surf de la région. Une Maison d'Hôtes fort sympathique tenue par Dominique.
Je ne peux conclure notre étape marocaine sans parler de l'Arganier, cet arbre endémique, aux troncs torturés qui ressemble à un gros bonzai !
Les régions d'Issaouira, d'Agadir et de Tafraoute sont célèbres pour leurs arganiers qui représentent dans le sud le dernier « rideaux vert », l'ultime rempart face à l'avancée du désert. L'arbre très prisé des chèvres qui grimpent sur ses branches pour en déguster les fruits, ressemble un peu à l'olivier mais il est plus résistant et peut survivre 7 ans sans une goutte d'eau ! Son fruit la noix d'argan produit une huile culinaire au goût de noisette, et une huile cosmétique revitalisante pour la peau et les cheveux. 

Cet article conclut notre périple terrien sur le continent africain. Nous partons dans quelques jours pour d'autres iles volcaniques, avant notre descente sur le Cap Vert, avec nos prochains équipiers :
Jean-Claude et Jean-Luc. 

BSLAMA MAROC, à la population toujours aussi chaleureuse, hospitalière; ambiance qui, depuis nos derniers voyages en 98, garde ce charme et cette attirance qui nous a toujours séduits.