EN ROUTE POUR LES CANARIES

Mardi 4 octobre:
Commevous pouvez le constater nous partons toujours un début de semaine …d'aucuns pourront dire que nous laissons passer les vacanciers du W.E...pour ne pas risquer les embouteillages... mais dans notre cas nous ne rencontrerons âme qui vive tout le long des 214 NM qui nousattendent !  Bon je commence à m'écarter de mon récit …

16h30:
après avoir récupéré nos passeports, l'acte de francisation du bateau, ce qui ne fut pas une sinécure … et surtout après notre dernier apéro entre bateaux copains que nous laissons à quai, nous quittons la marina d'Agadir avec un petit pincement au cœur :  celui de laisser dernière nous tout ce qui fut notre court séjour en terre marocaine. Les rencontres, l'amitié, les visites, la cuisine aux saveurs épicés et le fait de pouvoir dormir au chaud, dans son pyjama sans se heurter à toutes les parois du bateau, dès que l'on a envie de faire ses petits besoins...lorsque celui-ci est en mouvement !  Mais bon, nous avions pour mission de partir les premiers (nous sommes les plus vieux de la bande) pour préparer le terrain de nos nouvelles rencontres ! Bslama Vali, Georges, Florence, Patrick, Sandrine, Eric, Yolande et Christian. Sans oublier Samir notre maitre de port, et son équipe, qui nous a, à tous, grandement facilité notre escale.

Je disais donc 16h30: la météo annonçait « brise faiblede NE , mer belle, baromètre 1016 ». Et...nous avons eu :  NW 16/20 nœuds, mer légèrement agitée … (mais pourquoi prend-on la météo ?) Ce qui nous a mis à une allure bon plein tribord amure (pour les puristes..) On met tout dessus, juste un petit ris dans le génois. Nous essayons de faire le maximum de route avant la nuit afin de nous dégager des pêcheurs. Une aparté.. nous avons appris (dixit la capitainerie) que tous les bateaux de pêche doivent rentrer au port avant la nuit, à cause du trafic de Haschich (le persil local..).  Soit les pêcheurs ne savent pas lire, soit ils s'en foutent ! Car nous en aurons encore quelques uns à surveiller au cours de la nuit. Mais nous avons pris de bonnes résolutions..
pas de moteur, on fonce dedans !  

Bonjour madame Lune ! Son premier quartier nous éclaire et nous guidera jusqu'à minuit environ (elle se couche de plus en plus tôt) moi aussi ;  je vous souhaite une bonne nuit !
La brise qui nous a fait avancer à une moyenne de 7 nœuds, pendant 6 heures, faiblit en milieu de nuit nous obligeant, et oui, nous obligeant...., à mettre le moteur au ralenti  ! (même toi Olivier tu n'aurais pas supporté d'être balloté d'un bord sur l'autre à 2 nœuds, et que dire de Mimi !) 

Mercredi 5 octobre 4h30:
Cela fait 12 heures que nous naviguons et n'avons fait que 62 NM, notre moyenne est tombée à 5. Le ciel est nuageux, il fait froid et humide. Le vent est de secteur N/NE entre 14 et 17 nœuds. Nous sommes pratiquement plein travers, avec une houle qui nous fait rouler, par contre, nous avançons bien et retrouvons notre moyenne à 7 nœuds, puisqu'à 10h30 nous avons fait 105NM. Une autre question se pose... mais attendez quelques instants, le moulinet de la canne se met à vibrer et hop ! notre première bonite/thon ? (voir photo)
avis aux spécialistes: bonite ou petit thon ? Sa chair est très rouge et le goût est plus proche du thon mais comme nous ne sommes pas des experts …! Mais oui une deuxième (bonite/thon) aussitôt le fil remis à l'eau se prend dans le nouveau leurre (poulpe) que nous a offert Traou Mad avant de partir (merci Eric). Nous avons
pitié … et la remettons à l'eau.

Histoire de mathématiques:

A 16h30 nous avons fait 136 NM, il nous reste en principe entre 70 et 75 nautiques, si nous maintenons notre vitesse actuelle au delà de 6 nœuds, avec un vent qui est toujours de travers et entre 15/20 N nous allons arriver de nuit (vers 4 h du matin) sur Graciosa et ce n'est pas ce que nous voulons. Solution : il nous faut réduire la vitesse du bateau ! Donc réduire la voilure ! Comble de malheur après avoir navigué une partie de la nuit au moteur. La honte ! Trois ris dans la grand voile, et génois réduit à son minimum pour rester stable. Nous allons osciller ainsi toute la nuit entre 4 et 6 nœuds, porté par une houle qui nous fait danser la gigue. Le ciel est resté couvert toute la journée et il en a été de même pour la nuit. Nous veillons, comme d'habitude à deux..., mais j'ai eu beaucoup de mal à garder les yeux ouverts. Une grosse fatigue m'est tombée dessus et je suis plusieurs fois aller m'allonger. Merci mon capitaine chéri d'avoir su résister, et rester fidèle au poste !
Une nuit enfin pas trop pénible, pas de filets de pécheurs, ou si peu, deux gros cargos qui nous sont passés très près.

Jeudi 6 octobre:
A 6 heures, une faible clarté nous fait laisser sur babord el Roque del Este, gros caillou sinistre, pas éclairé, et nous apercevons dans la brume LANZAROTE, sur la gauche et GRACIOSA à droite. Spectacle étonnant que ces falaises qui tombent à pic dans l'eau, sans végétation, torturées, crevassées par la lave et l'érosion.
Nous nous engageons dans l'estrecho del rio, qui sépare les deux îles, pour atteindre notre mouillage, playa Francesa au SE de Graciosa.  
8 heures nous tombons l'ancre, à coté de 2 bateaux américains, un australien, deux allemands, un espagnol. Nous sommes le seul pavillon français. Bonne nuit !

Comments

[Traou Mad]

Coucou vous deux,
Je suis sincèrement ravi que le poulpe de l'amitié vous ait permis d'attraper de la bonite. Car c'est bien de bonite qu'il s'agit apparemment, il en existe plusieurs sortes et je pencherais pour une bonite a ventre rayé ou Listao (a ne pas manger crue ou alors que le dos).
A l'heure ou je vous écris, vous êtes en route pour le Cap vert, nous y serons les 15 premiers jours de Decembre, nottre famille venant nous y retrouver. Donc, a bientôt, bizouxxx.
Eric & Sandrine