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Histoire de voyager en bateau au grè des iles des Antilles
Histoire de voyager en bateau au grè des iles des Antilles
  • Ce blog raconte le(s) voyage(s) sur l'eau d'un couple de retraité, jeune... avec leur voilier Lady A (Amour, Amitié, Aventure). ils invitent les amoureux des iles à les rejoindre ! voir site www.voilierlady-a.com
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1 avril 2012

SUR LA ROUTE DE GRENADE

Dimanche 18 mars 2012
Bequia plageLe ciel est toujours plombé de gris.... Nous quittons Bequia au moment ou le Club Med 2 fait son entrée dans la baie pour débarquer sa cargaison de touristes. Petite brise, mer calme. Cap au 190° pour quelques heures, car nous avons environ 20 MN pour Canouan. Nous laissons sur notre bâbord les iles de Battowia, Baliceaux et surtout Moustique, micro-ile aux milliardaires depuis l'installation dans les années 60 de la Princesse Margaret, suivie par les artistes du show bizz : Mick Jaegger, Raquel Welch, David Boowies, etc. Le ciel s'éclaircit, mais ce n'est toujours pas grand beau...

12h30 : Nous entrons dans « Charlestown bay » sur la côte Sud Ouest de Canouan. Grande baie, eau transparente émeraude, belle plage de sable blanc.

Canouan est une petite ile (7 km²) au relief vallonné mais dénudé. La végétation est pauvre. Nous ne sommes plus dans les iles du nord, avec leurs forêts tropicales denses et luxuriantes. Nous sommes à la latitude 12°44 Nord, c'est à dire à moins de 800MN de l'équateur, et à un peu plus de 100 MN des côtes du Vénézuela !  

Lundi 19 mars 2012
Notre intention était d'y rester quelques jours, car la baie nous semblait intéressante, mais le mouillage s'avère très « rouleur ». Impossible de dormir dans la couchette avant.... nous décidons de poursuivre notre route vers le sud, direction Union, en laissant de coté les Tobago Cays, que nous avons visités en janvier, et qui aujourd'hui, sous un ciel gris de plomb, n'offrent aucun intérêt !

Petite navigation le long de la côte ouest de Mayreau. La baie de Salt Whistle est déserte... 2 bateaux au mouillage que nous voyons « danser » en raison d'une belle houle de nord. Nous passons Saline Bay puis encore quelques miles pour atteindre « Chatham Bay » sur l'ile de Union (5 km de long sur 2,5 de large). Dernière ile des Grenadines de St Vincent avant les Grenadines de Grenade. Chatham bay- Union

Enfin ! une baie « sauvage et naturelle » pas de grands hôtels sur la plage, juste deux ou trois lolos locaux. Belle plage de sable blanc, eau limpide,  avec en arrière plan une belle végétation. Nous sommes quatre bateaux dans un espace qui pourrait en contenir dix fois plus.  Les boats boys nous proposent leurs produits, à vrai dire pas grand chose... si ce n'est de belles langoustes (ici pas d'interdiction de pêche...). Nous en choisissons deux... (une pour chacun...) pour 30 euros ! (après négociation..). Nous demandons au pêcheur de nous les « trucider »... et je me charge de les faire à ma façon créole... (si vous souhaitez la recette... n'hésitez pas à me la demander !) UN DELICE;  voir les photos....

Langoustes

Mardi 20 mars 2012
Il semble que la renommée d'Union, soit en train de péricliter. Elle a connu son apogée dans les années 80/90, après l'arrivée, dans les années 60, de André Beaufrand,  qui a construit, à Clifton village, le célèbre Anchorage Yacht Club et son aérodrome. Le chantier de la marina d'Ashton harbour est à l'abandon, et les équipements portuaires ne sont pas correctement entretenus. Les « rumeurs » de vols, et d'arnaques aux bouées de mouillage ne favorisent pas le tourisme. Les « vaches à lait » marines... commencent à se fatiguer d'être prises pour des pélicans !Green island - Union

Nous devons faire notre clairance de sortie à Union avant de faire, quatre miles plus loin,  notre entrée à Carriacou ! (je vous le disais... les « pélicans » n'auront plus rien à picorer). Captain Marcus se rend donc aux services d'immigration, et ensuite aux services des douanes (ce n'est pas possible de faire les deux en même temps...). Nous ne savions pas que le 20 mars était un jour férié à Union... les « officiels » prélèvent donc ce jour là une taxe supplémentaire pour intervention un jour « chômé ». De plus, une taxe spéciale est demandée pour l'utilisation de l'imprimé ad hoc... ! Stupéfiant non ?   

Palm Island - UnionNous quittons Clifton village après un déjeuner rapide sur le bateau, direction Carriacou. 

Carriacou de Grenade:
Son nom viendrait de l'amérindien « Karyouacou » et ses premiers colons auraient été des français pêcheurs de tortues. Puis au XVIII ème siècle leurs successeurs commencèrent à cultiver le coton et la canne à sucre pour le rhum …  et importèrent pour ce faire, de la main d'œuvre africaine. De ce passé subsistent certains noms français et des vestiges de maisons de maître. La population, aujourd'hui, est d'environ 7000 habitants pour (30 km²) et descend essentiellement des anciens esclaves à peine métissé par la première souche européenne.

Cap au 210° pour éviter les nombreux « cailloux » difficiles à percevoir dans cette atmosphère grisâtre.
Nous longeons Sandy Island, petit ilot de sable avec quelques cocotiers face à Hillsborough la capitale . Puis Mabouya Island et les Sisters rocks. Enfin nous entrons dans Tyrell Bay. L'un des mouillages les plus tranquilles des Grenadines (dixit les guides..). Sur notre gauche nous apercevons la zone de « carénage » qui est en fait une mangrove,  trou à cyclone, qui fut bien utile à « Motu » et à son équipage, Olivier et Myriam, qui s'y abritèrent durant le cyclone Emily en 2005 !Tyrell bay Carriacou

Beaucoup de bateaux au mouillage, essentiellement des américains, anglais, canadiens, … très peu de français, à part le bateau.... de ma « frangine » que nous découvrons portant fièrement son nom : GILDA sur la proue... Bienvenue petite sœur dans le club des « retraités marins » ! Nous y retrouverons, également, un bateau copain de BLU (Marie et Jean-Paul).

Bateau frangine 

Mercredi 21 mars 2012
Premier jour du printemps ! ….. encore un ciel plombé....

Hillsborough - CarriacouDirection Hillsborough pour faire notre entrée sur le territoire de Grenade ! Je vous passe sur l'épisode de la conduite à gauche dans un taxi collectif …..

L'officier qui nous reçoit, un peu coincé et pincé, commence par nous dire que nous sommes « des hors la loi »... car nous aurions dû venir mouiller à Hillsborough pour faire notre « entrée » hier avant d'aller à Tyrell bay... ! Pauvre de nous.... il faut garder son calme, ne rien dire et surtout ne pas prendre un fou rire devant une telle absurdité, car certains se sont fait mettre au « frais » pour avoir osé s'exprimer sur une telle accusation ! Ces 4 MN,  sortie de Union et entrée à Carriacou, nous auront couté 70 euros !

Jeudi 22 mars 2012
Dans un mois nous serons sur le départ pour rentrer en France ….
Déjeuner à bord du « Marmouz » chez Marie et Jean-Paul. Lambis et excellent gratin de plantain !

Vendredi 23 mars 2012
8h: Nous quittons Tyrell Bay, direction Grenade. Environ 30 MN que nous ferons pratiquement « grand largue » entre 15 et 20 nœuds, aidé du … moteur. Nous partons sous un timide soleil avec un coin de ciel bleu (c'est déjà ça...) au loin dans la brume.. nous apercevons l'ile de Grenade, notre dernière étape pour laisser le bateau « hiverner » quelques mois.. Nous laissons sur notre bâbord, les ilots de Diamond rock, Ile Ronde, Ile de Caille, encore des noms français, alors que Grenade est une ile Britannique, mais vous vous doutez qu'une fois de plus …

Le ciel s'assombrit à mesure que nous approchons de la côte ouest (sous le vent) qui à travers les jumelles n'offre pas un grand intérêt. Grenade pluie

15h : Nous relevons vivement la capote, fermons tous les capots, génois rentré, le vent se lève la température chute nous obligeant à enfiler les polaires … (incroyable) et nous nous trouvons sous un gros grain, une vrai pluie tropicale … !  La visibilité est réduite à 1 mile et nous faisons notre entrée dans le mouillage de St Georges Harbour sous une pluie battante. Vive le sud et bienvenue à Grenade, l'ile aux épices !

Un peu d'histoire d'hier à aujourd'hui ….

Découverte par C.C... lors de son troisième voyage en 1498, l'ile fut d'abord baptisée « Conception », puis plus tard, des navigateurs lui donnèrent son nom actuel, en référence à la ville andalouse de GRANADA. Les anglais lui conservèrent son nom lors de leur première tentative de colonisation en 1609. Prévenu par les moyens de communication de l'époque... (tam-tam, et autres sons...) les autochtones « mangèrent » quelques anglais et « rejetèrent » les autres à la mer...En 1650 les français « négocièrent » (pour pas grand chose... quelques pacotilles et bouteilles de rhum...) l'achat de l'ile aux indigènes. Ceux-ci, dès leur ivresse passée, et s'étant rendu compte de la duperie...(déjà à cette époque, nous avions mauvaise réputation...) reprirent la lutte. Mais les français s'accrochèrent et finirent par acculer, en 1651,  les derniers caraïbes au bord d'un précipice sur la cote nord. Préférant la mort, les caraïbes sautèrent dans le vide. L'endroit porte toujours aujourd'hui leur nom « Morne des sauteurs » (Carib's Leap). Les Caraïbes éliminés, les …anglais débarquèrent et la lutte repris pendant encore un siècle et demi pour la conquête de la belle et fertile Grenade !
Il fallu deux traités (1763 et 1783) pour concéder une fois de plus... l'ile aux Anglais !

Des Français … il ne reste que le souvenir de quelques noms au hasard des villages et des lieux (Grande Anse, Petit trou, la baie du requin, l'ile du Marquis....) et certains mots dans le patois du pays. Après l'abolition de l'esclavage, le déclin des grandes plantations est amorcé. De nombreux domaines furent morcelés entre plusieurs propriétaires. Outre la noix de coco et la banane, Grenade devint « l'ile aux épices » (noix de muscade essentiellement). Elle acquiert son indépendance en 1974, et lance un vaste programme touristique et immobilier. Mais son premier ministre qui confond caisse de l'état et intérêt personnel, est démis de ses fonctions en 1979 par les « progressistes ». Leur nouveau leader plus de gauche que de droite.... s'entoura de conseillers cubains, ce qui déplut fortement au Président des États-Unis de l'époque, Ronald Reagan, qui fit débarquer les marines en 1983 pour « bouter » à la mer les cubains et par la même, mettre en place un gouvernement plus « conservateur ».
Ces conflits (idéologiques, et militaires) entrainèrent une récession économique dont Grenade ne se remit que très lentement. Elle est aujourd'hui, certainement, l'une des iles les plus riches et prospères des iles du sud de l'arc antillais, avec une population de 108 419 habitants (recensement de 2011 !), très jeunes, sur un territoire de 344 km², 34 km de long sur 18 de large.

samedi 24 mars – Dimanche 25 mars 2012
Il a plu une bonne partie de la nuit, et nous nous levons sous un ciel bleu et avec le … soleil, enfin.
Il fait chaud, très chaud... et humide. La ville de St George, la capitale de l'ile, est face à nous avec sa baie en deux partie : « le carénage », partie réservé aux locaux et aux gros bateaux, et le « lagon » partie plaisance mais qui aujourd'hui est interdite de mouillage. Tout le lagon est occupé par la petite marina du Yacht Club, et la grosse marina de Port Louis. Les bateaux de plaisance sont donc mouillés à l'extérieur en retrait de Grande Anse plage. Nous sommes une quinzaine de bateaux dont deux français, les autres étant Allemands, Afrique du Sud, et Anglais, of course...St Georges Carénage

L'annexe est mise à l'eau pour une reconnaissance de la terre... direction les deux marinas pour savoir laquelle nous allons choisir pour laisser le bateau quelques jours afin de visiter l'ile en voiture, et faire un tour dans la capitale. Nous choisissons le Yacht Club. Faisons quelques courses... mais tout est fermé le dimanche. La ville est morte pas d'animation, peu de circulation... mais que font-ils le dimanche ?

Lundi 26 mars 2012
YC GrenadeDirection le Yacht club pour laisser Lady A à quai, (on pourra enfin dormir sans être trop bercés..), refaire de l'eau, la lessive, les courses de frais...!

La manœuvre s'avère quelque peu complexe.. car évidemment un vent traversier souffle à 15 nœuds, au moment où nous devons prendre le poste... Heureusement captain Marcus n'en est pas à son premier amarrage... 

Nous enfilons nos belles tenues blanches… et allons déjeuner au Yacht Club ! (alors, elle est pas belle la vie...) Ensuite nous décidons de faire un tour en « ville ». Nous retrouvons nos taxis collectifs qui pour quelques EC$ nous emmènent où nous voulons, sauf à une vitesse raisonnable, (tous des fadas du volant..) Centre Georges Town

C'est une ville à étage.. c'est à dire construite à flan de colline. Il faut donc monter, descendre, monter … aie le souffle. De la Cathédrale, qui se trouve au point le plus haut, on a une vue magnifique sur les toits … et en fond la baie et le Fort Saint Louis.

Mardi 27, mercredi 28 mars 2012
Nous avons une mini jeep, boite automatique et naturellement volant à droite pour une conduite à l'anglaise c'est à dire à …gauche !

Keep lelft, keep lelft ..! Ce sera notre leitmotiv durant quelques heures... car il faut s'habituer à une conduite à gauche et si l'on est pas concentré, les automatisme reprennent vite le dessus et l'on se retrouve déporté sur la droite. Dangereux.... car la conduite des autochtones n'est pas triste : pas de ligne médiane, pas de limitation de vitesse, ni panneaux interdisant les dépassements dangereux ….mais par contre tous les 100 m en ville on trouve des « bumps » (dos d'âne) seul moyen pour un ralentissement du trafic. La signalisation routière est pratiquement inexistante, ce qui va s'avérer difficile pour des « étrangers » que nous sommes, pour nous rendre d'un point à un autre...
Muni d'une carte routière (succincte) nous partons direction sud, faire une reconnaissance du chantier où dans quelques jours nous devrons amener le bateau. Apparemment il est plus facile de faire un point sur une carte marine que de trouver Prickly bay sur la carte routière. Nous emporterons notre GPS la prochaine fois.

Autant la côte ouest offre peu d'intérêt autant le sud est une « dentelle » de petites baies, criques, anses, offrant un abri au delà de la barrière de corail à quelques bateaux. Mais c'est aussi le début de la côte au vent dès que l'on progresse vers l'est. Nous sommes sur la partie Atlantique et non plus mer des Caraïbes. Le ciel est couvert, il fait chaud, et notre balade nous fait traverser le centre de l'ile qui est couvert d'une forêt tropicale dense. La côte sud est semble t-il réservée aux résidents fortunés …. blancs, vu les magnifiques « villas » qui sont en bordure de mer, et les supermarchés où l'on peut trouver du « french cheese » à 10 euros le camembert !. Par contre l'intérieur est réservé au autochtones « noirs » et n'offre pas le même aspect. Beaucoup de cases, pas toujours en bon état, et ce n'est pas peu dire, quelques rares belles demeures côtoient la pauvreté... matérielle.
Mais les gens sont adorables, accueillants, conviviaux, toujours le sourire au lèvre et prêt à vous rendre service. Le contraste est fort entre recherche de modernité (téléphone portable, voitures moderne, réseaux internets, maisons cossues pour certains - et cases pour les autres) et laisser-aller ( laxisme, vétusté des installations, saleté, constructions en ruines, petits boulots, systèmes D...). Contraste aussi entre éducation (forte scolarisation, nombreux établissements, beaux uniformes de tradition anglaise) et absence de débouchés. Grenville bay Grenade

Notre ballade nous conduit jusqu'à Grenville, deuxième ville importante après St Georges town. Nous visitons Belmont Estate, l'une des plus anciennes plantations (300 ans d'age), aujourd'hui axée sur la production de fèves de cacao, et de l'épice-reine à Grenade : la noix de muscade. Retour par la route du centre de l'ile, avec ses nombreuses cascades, étangs, et rivières. Un clin d'œil à nos amis de Cotignac...avec la  Balthazar River ! 

Balthazar river Grenade

Nos stocks s'épuisent... nous devons consommer, avant de quitter le bateau, tout ce qui ne peut être conservés durant « l'hivernage ». Des conserves de viande (faites maison) il ne reste que du poulet... De la farine à pain de notre boulanger préféré, emportée depuis Golfe Juan, il ne reste qu'un kilo sur les 15 initiaux. Les conserves, pâtes, riz, sauces sont à leur minimum et nous avons encore trois semaines pour tout finir...

Je perçois déjà que certains d'entre vous vont se demander pourquoi nous n'abordons pas la question du rhum ?
Nous ne pouvons parler de « rhum » pour un breuvage qui fait 70° et qui ressemble plus à de l'alcool à bruler faisant dire à certains locaux eux-mêmes, qu'ils regrettent le rhum des iles françaises ! (ah si ces iles étaient restées françaises... quelle production !) C'est pour cela que la plupart des rhums sont transformés en punchs par macération de fruits.

Demain nous quittons le Y.C, direction Prickly bay, pour quelques jours de mouillage et préparation du bateau avant sa sortie de l'eau...

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
Youyou c'est nous
S
Nous ici tout va bien on pense toujours aussi fort à vous <br /> <br /> Bizzzzzz
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