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Histoire de voyager en bateau au grè des iles des Antilles
Histoire de voyager en bateau au grè des iles des Antilles
  • Ce blog raconte le(s) voyage(s) sur l'eau d'un couple de retraité, jeune... avec leur voilier Lady A (Amour, Amitié, Aventure). ils invitent les amoureux des iles à les rejoindre ! voir site www.voilierlady-a.com
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3 janvier 2012

LA TRAVERSEE....

MINDELO – GUADELOUPE – LA TRAVERSEE !

Une petite promenade de 2100 nautiques !

Jeudi 1er décembre 2011
Nous quittons Mindelo à 11h30 (locale) après le plein de G.O (à 0,90 centimes d'euros le litre, c'est pas cher..) Zanzibar que nous avons retrouvé hier soir, nous souhaite une bonne traversée, et rendez-vous en Martinique en janvier ! Voilà … après 15 jours de marina il est toujours difficile d'en sortir, mais nous avons envie de reprendre la mer et de retrouver de l'autre coté la famille, Myriam et Mahé !
Olivier à préparé ses cannes...avec tout le matériel qu'il a ramené... aie mon porte-monnaie, (il m'annonce environ 300 euros !). Nous embouquons le canal, avec 20 nœuds de travers …. et quelques minutes plus tard, la cannes se met à couiner.. Olivier la mine réjouit dit : « je crois que c'est un gros... » bon, pas plus tôt parti, il faut déjà ralentir le bateau, rentrer le génois...soudain, on entend : « M... il a tout bouffé..! » Encore un rapala (tout neuf) de perdu !

12h30- nous longeons la côte sud (pelée) de Santo Antao, direction plein ouest cap 274. La mer est agitée (toujours l'effet venturi entre les iles).
14h – plus de vent ! Il nous faut mettre le moteur pour avancer et nous dégager du canal. Deux autres voiliers ont quitté Mindelo en même temps que nous, mais nous allons rapidement les perdre de vue. Nous sommes maintenant en pleine mer et 2100 nautiques sont devant nous ! 1er déjeuner à bord, nous espérions du poisson, mais nous nous contenterons d'une salade et de jambon.
1er coryphène17h- la canne se met à vibrer … vite, vite … re-manoeuvre (tout cela nous fait perdre notre moyenne..) « M..... P... elle s'est décrochée, mais c'est pas possible.. votre bateau il est marabouté ! »(inutile de préciser qui vient de parler...) On ne se décourage pas et on renvoi la ligne. Aussi tôt dit, aussitôt fait, et hop Olivier sort une coryphéne baby (nous avons du passer au dessus d'une crèche...) Nous sommes contents.. enfin nous avons vaincu le mauvais sort !

Le vent souffle entre 18 et 20 nœuds, mais nous avons une houle de travers qui nous fait rouler. La nuit s'annonce un peu agitée. Nous faisons un surf à 10 nœuds... sur une grosse vague ! Nous avons du abattre de 20° pour que cela soit plus confortable.

Les quarts s'organisent de la façon suivante : 20 h -23h30 je prends le premier quart, (Marc me tient compagnie dans le cockpit tout en sommeillant). 23H30 – 2h30 Marc enchaine le deuxième quart. Olivier prend le troisième de 2h30 à 6h30 et je fais le dernier de 6h30 à 8h30. Dur, dur de dormir tout en naviguant à nouveau, après quinze jours de sommeil sans bruit, bien à plat... Il faut à nouveau trouver à s'amariner... un petit lexo...ne fait pas de mal !

Vendredi 2 décembre 2011 (160 MN)
7h- cette première nuit a été dure pour tout le monde. La mer est agitée, le vent est établi autour de 18-23 nœuds et nous filons entre 7 et 8 nœuds. Tout est instable à l'intérieur, mon jus d'orange valse, la tasse de café se renverse...
9h- Hourra ! Enfin une belle coryphène. On recommence la manœuvre... un bon coup de « grogue » (rhum pas bon...) dans les ouïes et notre poisson trépasse.un beau filet Olivier lève de beaux filets que Marc prépare à la tahitienne (cru) avec des patates douces au lait de coco.. miam... et hop en voilà une autre ! La jupe (du bateau) est couverte de sang... ! Laurent nous transmet la météo et nous lui indiquons notre position. Nous avons fait 160 nautiques en 24 h. Pas si mal, si l'on tient compte que nous avons mis plus de 6 heures pour quitter le canal entre Mindelo et S. Antao. Nous devrions mieux faire aujourd'hui.

Samedi 3 décembre 2011 (173 MN)

7h- Tout le monde debout ! La nuit a été très agitée. Mer croisée frappant la coque de Lady A, provoquant un vacarme épouvantable dans le bateau, malgré que tout soit coincé au mieux de nos possibilités. Nous commençons à nous amariner et notre appétit est revenu... Les cannes sont déjà à l'eau et nous en sommes à notre troisième coryphène … et attendons la quatrième que nous promet rapidement Olivier. Hier soir le risotto avec les restes de la troisième fut un délice ! (un peu lourd pour l'estomac de notre captain...) Enfin, au bout de trois jours … un brin de toilettes (douche avec 7 litres d'eau) n'est pas du luxe... on se sent tout de même beaucoup mieux.
12h TU – nous avons fait 173 milles en 24 h. Une belle moyenne d'un peu plus de 7 nœuds. On peut constater que nous avons un nouveau « régleur » de voiles ! Le défi est de battre Yeratel avec 190 milles en 24 h! Le vent adonne et nous mettons les voiles en ciseau. Déjeuner avec rôti de porc (mes conserves stérilisées) et une potée de légumes à ma façon. Et hop … une belle coryphène se prend dans le nouveau rapala (rebelote pour ralentir le bateau, rentrer le génois...) vite, vite le harnais car notre pêcheur est un peu insouciant en équilibre sans protection sur les passavants ! Belle coryphène d'environ 7 à 8 kgs.

Nous apercevons une voile par notre bâbord, nous allumons la VHF canal 16. Il s'agit d'un Bavaria de 30 pieds, un solitaire qui est parti 24 heures avant nous mais qui file 4/5 nœuds sous génois. Nous nous rappelons à son bon souvenir car nous l'avions rencontré à Mindelo. Moins d'une heure plus tard, nous le perdons de vue car nous filons maintenant autour de 8 nœuds. Le ciel est resté couvert toute la journée, il fait frais. Lolo nous a transmis la météo, toujours de bonnes conditions pour les jours à venir. Petite sieste en prévision de la nuit .
18h- Madame est servie ! Préparation par Marc de beaux steaks de Maï Maï. Nous dinons à l'heure des enfants qui ont école le lendemain !
Je prends le premier quart, et nous décidons de nous passer du radar pour l'instant (économie d'énergie car le pilote fonctionne 24/24 et il est gourmand). Il faut donc veiller avec ses yeux … qui malheureusement ont envie de se fermer. Nous n'avons pas encore pris le rythme. La nuit est belle, le ciel s'est dégagé, la lune, mon amie, nous accompagne. 

 Dimanche 4 décembre 2011 (163 MN)

« un dimanche à la mer.... »

7heures- pas de grasse matinée le dimanche en mer ! Les heures et le programme sont immuables sur l'eau tous les jours de la semaine. Le rythme est pris, les occupations s'enchaînent. Déjà 4 jours que nous sommes partis. Si nous maintenons notre allure, nous devrions arriver autour du 13, 14 décembre. Mais... il faut compter sur une période de calme que nous allons bientôt toucher cet après-midi ou demain. La moyenne va s'en ressentir. Aujourd'hui nous devons reculer nos montres de 1 heure. Nous serons à TU – 2h Nous avons reçu par Iridium des SMS de nos amis Yeratel et Traou Mad. Merci les copains de penser à nous au milieu de l'océan !
A 12h TU nous avons fait 163 MN en 24 heures. Soit un cumul de 496 MN depuis Mindelo. Le seul inconvénient c'est que nous en avons encore 1604 à faire !
17h – depuis plusieurs heures on se traîne autour de 5/6 nœuds. Le vent a faibli, une houle d'Est nous pousse doucement. De gros nuages à l'horizon. On espère ne pas avoir de « grains » cette nuit. Pas de pêche aujourd'hui. Après tout, les poissons ont bien le droit de ne pas se faire prendre le dimanche ! Ce midi coryphène à la crème de curry et riz. D'après mes « hommes »... mangeable... (ils sont durs avec moi.) et pour conclure un flan coco TomNeal enrichi !
18 h – J'ai parlé trop vite ..! Une coryphène inconsciente vient de se prendre dans la ligne de bâbord... encore une ! Du sang de partout, des boyaux à rejeter à la mer (cycle naturel..les gros mangent les petits, et les petits mangent les restes des gros...), le pont à rincer... (comme les grands chefs, Olivier, le préposé aux poissons, il pourra toujours se reconvertir .. a besoin de petites mains pour les travaux ingrats !) Je pense que dans 15 jours, je ne pourrai plus voir de poissons … Olivier à rebaptisé le bateau en LADY CORYPHENE ! (je préfère tout de même, LADY A)

Lundi 5 décembre 2011 (160 MN)

STOP ! Cela suffit ! Laissons vivre les coryphènes.

Olivier s'amuse comme un fou...! Deux cannes à l'eau et il passe de l'une à l'autre. Soit il remonte une coryphène (Maï Maï) ce qui fait que le frigo déborde de boites tupperware remplies de filets de poisson ! Soit la prise lâche (merci le dieu poisson..). Nous n'avons pas encore goûté au délicieux jambon cru apporté de France. Mon stock d'avitaillement n'a pas bougé depuis le départ, à part le riz !
13h, comme d'habitude, il suffit que l'on commence à déjeuner, du poisson of course ! Pour que les deux cannes se mettent à couiner ! Et rebelote... ralentir le bateau, prendre 20° à tribord, rouler le génois tangonné... on n'arrête pas. STOP, STOP, je fais la grève du poisson à partir d'aujourd'hui ! Une petite coryphène s'est prise dans la petite canne, et un beau thazard (famille des maquereaux), dans l'autre canne, va peut-être changer nos menus ! Le thazard

Nous avons encore fait 160 MN et n'arrivons toujours pas à battre le record de Yeratel. Le vent se maintient depuis cette nuit et nous filons entre 7 et 8 nœuds avec une grosse houle d'Est qui nous pousse en nous faisant surfer sur les vagues. Le ciel est bleu avec de beaux cumulus, la mer a pris une teinte anthracite (gris/bleu), il fait chaud. Il paraît que c'est le temps typique des Antilles. Il est vrai que nous nous en rapprochons, mais …. c'est encore loin. Un semblant de « rébellion » parmi l'équipage de base se manifeste... car les quarts de nuit, à part admirer les étoiles (ce soir nous allons essayer de les repérer à l'aide du logiciel), ou rêvasser … il ne se passe rien ! Pas de bateaux, de cargos, de pêcheurs, de filets dérivants … on pourrait tout aussi bien mettre le radar et son alarme et aller se coucher …! on va en causer deux mots au « captain »... Enfin, nous allons passer un après-midi tranquille.. à bouquiner... sudokuter... Olivier consent, à regret, à remonter ses cannes ! (trop de poisson en stock...). Ce soir, poisson cru (sashimi) sauce wasabi, riz !

Mardi 6 décembre 2011 (173 MN)

« les jours et les nuits se suivent... mais ne se ressemblent pas ! »

2h30 – Olivier en prenant son quart aperçoit au loin une lumière. Qu'est ? : une étoile qui se casse la figure dans l'eau, une planète un peu basse sur l'horizon, ou alors les feux de navigation d'un bateau ? Dernière hypothèse vérifiée, mais ledit bateau fait une route un peu bizarre... perpendiculaire à la nôtre du sud vers le nord. Le radar est enclenché pour suivre ses évolutions et parer à toutes éventualités au cas où il s'agirait d'un bateau pirate !
6h30- je relève Olivier qui m'explique la situation. Le voilier est toujours là, faisant des zig et des zag devant nous, à environ 5/6 milles, avec son seul génois pour toute voilure. A surveiller...
9h- le soleil est là, le bateau fantôme ou pirate aussi ! Nous décidons de brancher la VHF, canal 16, pour les contacter. Première tentative en français, réponse du quidam en anglais, qui nous explique avoir eu des problèmes durant la nuit avec son geennaker (voile légère). Problème en passe de se résoudre et ils vont reprendre leur route vers St Lucie (sud). Nous nous souhaitons mutuellement bonne route. Fin du suspens !

couture de voileL'inspection du matin du gréement, fait apparaître que la grand voile est déchirée en raison de son frottement sur les barres de flèche. M.... (dixit le captain) « il faut réparer avant que cela ne s'aggrave ». Branle bas de combat (façon de parler, suite à ce qui précède...) on se cale génois, on affale la grand voile. Voilà mes deux « hommes » sur le pont, attachés avec les harnais, en train de coller une grosse rustine. Le tout prend deux bonnes heures, faisant chuter notre moyenne du jour ainsi que les milles parcourus..(jamais nous n'arriverons à battre Yeratel, dans ces conditions..!)

Le renvoi de la G.V est une autre expérience... car il faut se mettre face au vent, c'est-à-dire faire un 180° avec la houle de face et 20 nœuds de vent dans le pif ! Moteur embrayé, je me concentre sur la manœuvre, car c'est moi qui suis à la barre, Marc est au pied du mat et Olivier au winch pour exécuter très vite l'envoi. OUF ! On reprend la route, juste à temps pour le déjeuner : couscous au poisson (devinez...le poisson) que j'avais préparé (pas celui en boite...) mais avec graine, légumes, et oignons aux raisins. Tout ceci nous a fait oublié d'envoyer à 12h TU notre position à Laurent. A 14h le téléphone iridium sonne... Laurent : « et alors votre position ! Je commençais à m'inquiéter » Merci Lolo de nous suivre et nous rappeler les bonnes règles que nous avions établies avant le départ !

16h- le vent a tourné E-S.E. Il nous faut empanner si nous voulons poursuivre sur notre route et re branle-bas de combat !
17h30 – pas de poissons pour le moment. Les cannes sont silencieuses... nous venons juste de voir une bande de dauphins venu faire la fête autour de LADY. Voilà en mer ce que l'on appelle une journée bien remplie. Bon, qu'allons nous diner ce soir ?

Mercredi 7 décembre 2011 (163 MN)

« notre ligne imaginaire.. le 7ème jour » !

Notre équateur à nous... va se situer par : 16°28' N et 43°16' W à 21 heures TU ou 19 heures locales nous avons fait la moitié du parcours, soit 1050 MN environ ! En 6 jours et 9 heures soit à la vitesse moyenne de 6,85 nœuds, et moyenne par jour de 161 MN, meilleure journée à 173 MN.
Ce soir c'est la fête ! On s'habille, on se déguise, comme l'on veut ! A ce propos, il serait temps de prendre une bonne douche... et de se parfumer un peu... jusqu'à présent nous avons été économe en eau. A peine 200 litres en 7 jours soit moins de 30 litres à 3 personnes par jour. Il est vrai que la vaisselle est faite à l'eau de mer et rincée à l'eau douce avec le maximum d'économie.

Dîner de gala : apéritif avec cake aux olives et crémant d'Alsace... Jean-Marc si tu lis cet article, nous allons bientôt être à fond de cale (expression signifiant : il ne reste plus de bouteilles). Nous aimerions bien nous réapprovisionner lorsque nous rentrerons en juin 2012 ! Ensuite : blanquette de coryphène et oui Olivier a remis ses lignes à l'eau et hop dans le filet; Une belle coryphène de plus. Dessert : tarte aux pommes flambées of course au rhum de Lady A ! Digestif: avant les quarts, vieux rhum Clément ! Le tout bien sûr au son de la musique créole avec la guitare de notre « captain » bien aimé !

Fête mi-parcoursSi cela vous dit, vous inspire... prenez donc un vélo, la voiture, un kit surf, ou l'avion et venez nous rejoindre en janvier aux Antilles, Guadeloupe ou Martinique, sur notre bateau-hôtes (prix raisonnables...) voir notre site internet www.voilierlady-a.com !

21h30 – je viens juste de prendre mon quart … presque 2 heures de retard... que va dire « l'amiral » ? Il est vrai que le dîner a été plus animé que de coutume, c'est pas tous les soirs que l'on est à mi-parcours d'une traversée de l'Atlantique et que l'on vient de parcourir plus de 1000 MN ! Le « captain chanteur » avec son chapeau bananes nous a fait un petit bœuf à sa façon qui nous a fait beaucoup rire... (on n'entend pas sa voix sur le film..) On a bu et chanté aux absents surtout à Myriam qui aurait bien aimée être là ! La nuit est belle, avec mon amie Dame Lune qui nous trace la route c'est superbe. Fête des fadas !

-Que dire ce cette première partie de parcours ?
C'est une « belle promenade »... avec une météo superbe. Cette première semaine c'est passée très vite. Les journées sont bien remplies. Je me sens beaucoup mieux, moins d'appréhension, grande confiance dans le bateau mais surtout dans « mes marins ». Nous sommes en famille et il y a une superbe ambiance.

Jeudi 8 décembre 2011 (149 MN)

« Lendemain de fête et 8ème jour... »

C'est un comble de se trouver au milieu de l'océan Atlantique et d'être obligés de mettre …... LE MOTEUR !
Car plus de vent, calme blanc, mer plate..! Notre moyenne journalière s'en ressent : 149 petits milles ! Si nous voulons arriver pour le 14 décembre, il faut que nous continuions à faire nos 160 MN par jour. La météo annonce 48 h de calme et ensuite de la brise. Il nous faut continuer à avancer sinon nous sommes roulés d'un bord à l'autre. Ciel couvert, et chaleur humide, l'eau est à 28°.

Soudain... un choc sous la coque ! What is ? Olivier pense tout de suite que nous venons de heurter un container ! Heureusement qu'il n'en est rien ! Malheureusement... il s'agit d'un petit cétacé dont nous apercevons le ventre blanc... je pense que le choc a été sans dommage, car nous n'étions qu'à trois nœuds.

Moteur à 2000 tours nous n'avançons qu'à 5 nœuds. Cela fait déjà 6 heures que nous avons l'odeur du G.O dans les narines et les oreilles emplies du bruit des 75 ch du moteur. Cela risque de durer toute la nuit. Heureusement que nous avons un stock de boules Quiès. Le « captain » commence à faire des calculs de consommation de G.O en vue de déterminer l'autonomie que nous pourrons avoir. Compte tenu que le groupe fonctionne 3 heures jour, depuis notre départ, pour recharger les batteries et qu'il consomme 2 litres à l'heure, si les calculs du « captain » sont exacts nous avons 80 heures (réservoir + jerrycans) d'autonomie, soit 500 MN. A l'heure où j'écris ces lignes... il reste 900 MN à parcourir ! Il nous faut DU VENT ! Sinon nous allons attendre qu'un cargo nous ravitaille. A suivre...

22h30 – La brise est revenue de S.E (nous devrions avoir du N.E..) autour de 15 nœuds. La décision s'impose, on enlève le tangon et on navigue bâbord amure avec arrêt du moteur. Olivier crapahute sur le pont pour ranger le tangon, régler les voiles. La mer est pratiquement d'huile, le ciel est couvert.
23h30 – Marc prend son quart, je vais me coucher.

Vendredi 9 décembre 2011 (136 MN)

« O douce nuit, calme nuit....! »

7h – Depuis notre départ, je pourrais presque dire depuis juillet, il y a 5 mois, c'est la première nuit en mer où je dors vraiment bien ! Le bateau avec 15 nœuds de vent a filé entre 5/6 nœuds, glissant sur la mer sans heurt, pas de vagues, ni bruit, pas de moteur, doucement poussé par la houle (négligeable) d'Est. Le ciel est couvert, il fait chaud, humide, pas de soleil.
A 12h TU nous n'avons fait que 136 MN (cela aurait pu être pire), le moteur pendant 6 heures nous ayant malgré tout bien aidé. Pas de poisson pêché hier, donc à midi ce sera : poulet à la crème de citron et patates, (les dernières).

Samedi 10 décembre 2011 (130 MN)

« les nuits se suivent.. mais ne se ressemblent pas » Madré Mia !

Tout à commencé en début d'après-midi de hier. Le vent est passé au S.E, trop faible pour garder les voiles et continuer à avancer en gardant notre cap. Donc..... MOTEUR (2000 tours). Puis soudain nous nous sommes trouvés sous un gros « grain » tropical. Une houle croisée de nord et de sud nous fait taper. Le ciel est noir sur plusieurs milles. (effrayant à voir sur le radar..) Le vent à nouveau a tourné, il est S.W...nous n'avançons presque plus...car nous l'avons « bon plein » et avec la houle de face, nous n'avançons qu'à trois nœuds. Impossible de dormir avec un tel vacarme (pour ceux qui ne sont pas de quart) coller sur la cloison à la gîte. Cela va durer une bonne partie de la nuit... Puis à trois heures du matin après concertation de nos deux « captains »on change de cap et on abat de 30° ! Tout de suite l'allure devient plus confortable et l'on peut arrêter le moteur et renvoyer le génois !

Depuis trois jours nous avançons difficilement et notre moyenne journalière ne nous permettra pas d'arriver le 14. Coté positif nous sommes au 2/3 de notre parcours. Il nous reste environ 700 MN... ! Ola éole vient nous aider ! La météo transmise n'est pas bonne... avec probabilité de « gros grains », vent fort et mer agitée. Laurent nous indiquer de piquer sud vers la Martinique... plus calme pour l'instant... nouveau cap au 260°. Nous passons une bonne partie de l'après-midi à mettre le moteur, l'arrêter, envoyer le génois, le rouler …. etc...!

Deuxième élément positif de la journée, nous faisons une superbe pêche ! Les deux cannes se déroulant en même temps : une belle bonite et une superbe coryphène de 8/10 kg, la plus belle que nous ayons pêché jusqu'à présent ! Ce soir sashimi du « captain Marc » ! Tout commence à être pénible par rapport à la première semaine (dormir, faire à manger, la vaisselle, et se laver n'en parlons pas.. quant au meilleur,.. aller aux toilettes... avec une bonne gîte et une mer houleuse... succès garantie !)

Pour se remettre on va boire, ce soir, un bon « planteur » à votre santé vous les terriens, confortablement installés devant votre télé !
1
7 h grosse averse … et 19 h ça se déchaine ! L'averse s'est transformée en un véritable orage .. la mer s'est levée … de grosses vagues frappent la coque. Le vent a forcit nous filons 9 nœuds avec un surf à 10/11 nœuds ! Vite, vite il faut réduire... Les deux « captains » s'activent sur le pont pour prendre deux ris dans la grand voile et réduire au minimum le génois. La vitesse tombe autour de 6/7 nœuds, ouf... cela devient plus facile, malgré la houle qui nous fait rouler. Enfermés dans le carré, nous attendons que cela passe. Quelle merveilleuse invention que la télécommande ! Et oui c'est comme pour la télé … on a plus besoin de se lever pour changer de chaine. Télécommande en main depuis l'intérieur du bateau (le captain n'aime pas se faire mouiller..) il manœuvre le pilote automatique qui barre sans relâche depuis notre départ. Je fais la fière, en écrivant ces lignes...mais je suis un peu « stressée » malgré le lexo que j'ai pris avant que tout cela ne se déchaine ! Je m'oblige à faire quelque chose, pour ignorer la situation. Heureusement que j'ai deux bons marins qui prennent cela en charge !

Dimanche 11 décembre 2011 (146 MN)

7h – quelle nuit ! Ne revenons pas dessus vous pourriez faire des cauchemars !
Bon, il semble que les orages se soient dissipés. Le ciel commence à prendre ses teintes de bleu azur, avec quelques gros cumulus. Le soleil est là, et la lune qui est à son apogée, depuis hier, va aller se coucher à l'ouest. SPLENDIDE … de voir à l'est se lever le soleil et à l'ouest la lune qui s'éteint progressivement.
Deuxième dimanche, (on espère le dernier avant l'arrivée..) Que puis-je vous proposer ? :

-un dimanche à la campagne ? Assez difficile, nous sommes encore loin de toute terre... même pas un petit caillou... (il nous reste encore... 550 MN) Je me demande d'ailleurs, au bout de 15 jours en mer, comment notre équilibre va se comporter en retrouvant la terre ferme ?
Je vous propose, en toute simplicité et humilité, pour compléter ce qui a déjà été dit sur Longitude et Latitude les informations suivantes concernant les changements d'horaires depuis notre départ de Mindelo où nous étions à TU-1h et à l'arrivée en Guadeloupe nous devrions être à TU-4h.

Petit rappel (astronomique et horaire)

La circonférence de la terre (à l'équateur) est divisée en 24 fuseaux horaires à partir du méridien zéro Greenwich. (Adoption en 1884, d'une mesure de temps universelle commune (TU) Greenwich). Ce qui fait que le soleil fait sa révolution autour de la terre en 24 h. 12 h de jour et 12 h de nuit, mesure à l'équateur. Étant donné que la terre est également divisée en 360°, cela implique que tous les 15° on change de fuseau horaire.
Cas du LADY A: s'agissant d'un lent voyage vers l'ouest, nous ajustons nos montres pour passer de l'heure de Mindelo (TU-1h) à l'heure de Pointe à Pitre (TU-4h). Longitude de Mindelo : 25° Ouest. Longitude de Pointe à Pitre : 62° Ouest. Théoriquement, le Cap vert et Mindelo sont situés entre 22 et 25° de longitude Ouest. Le Cap Vert devrait donc, plus logiquement, être à TU-2h … mais pour des raisons politico-économiques certainement, l'état a choisi d'être à TU-1h. Étonnant non ?... Il en est de même pour la France qui devrait être à l'heure de Greenwich TU. Mais nous sommes à TU+1h. Stupéfiant non ?! On comprend mieux les difficultés qu'ont les états à s'entendre entre eux, même lorsque des décisions ont été prises d'un commun accord....! (Je vous invite à aller voir un tableau des fuseaux horaires pour les anomalies que cela engendre ) Très intéressant !
Tout cela pour dire, qu'aujourd'hui 11 décembre, nous sommes à TU-3h et nous remettrons à nouveau nos montres à l'heure à TU-4h en arrivant en Guadeloupe. Dans quelques jours, lorsque nous nous lèverons à 7h locale pour petit déjeuner... vous vous mettrez à table pour déjeuner... ! Bon appétit !

15h – Rebelote... les grains se succèdent … heureusement sans lever la mer et sans vent... re-moteur... Sommes tous les trois à l'intérieur, dans le carré, il fait une chaleur étouffante … vivement que cela s'arrête !

Lundi 12 décembre 2011 (150 MN)

15h – Suis installée dans le cockpit avec une vue à 360° sur l'océan. De l'eau, de l'eau à perte de vue ! Rien à l'horizon... nous sommes seuls au milieu de l'Atlantique. Quelles sensations... immensité, beauté de la nature, le ciel et l'eau se confondent à l'infini... calme, quiétude, sérénité...
Le temps s'est remis au beau. La nuit a été belle, le bateau a bien marché entre 8/9 nœuds dans la première partie de la nuit. On commence à ressentir la fatigue de ces 12 jours. Manque de sommeil, difficulté à se mouvoir.. mais on tient bon et la perspective d'arriver dans 48/72 h nous fait tenir (reste 400 MN). Nous décidons de fêter tous les 100 nautiques parcourus par un super apéro, dîner ou dessert.. que dire lorsque nous « jetterons » l'ancre à l'arrivée. La météo transmise par Laurent annonce encore des grains violents. Il nous faut rester sud. On espère y échapper aujourd'hui.

16h – Le vent est tombé. Le moteur démarre... Il nous reste 60h d'autonomie de G.O... et après il faudra peut être ramer, ou pousser le bateau ...si pas de vent !
La plus grosse !16h30 – les deux cannes se mettent à couiner.. la pêche reprend ! On recommence... on ralenti le bateau pour fatiguer le poisson... Marc perd son poisson, mais Olivier remonte une superbe coryphène de 1m06, poids approximatif de 10 kg ou plus ! La coryphène c'est bon... mais tous les jours, matin, midi et soir, c'est beaucoup !

Mardi 13 décembre 2011 (132 MN)

« histoire de vanne à O »...

7h – (la nuit porte conseil..) Marc sort du carré en s'exclamant : « j'ai trouvé.. d'où vient notre erreur de comptage d'O ! » (il nous manque environ 150 litres par rapport au compteur et à ce qui reste dans les réservoirs)
Nous avons 700 litres d'eau dans les réservoirs, et malgré ce stock nous faisons des économies. On se lave avec parcimonie... et surtout on fait la vaisselle à l'eau de mer..(puisque l'on a un stock immense sous nos pieds...) et on rince avec 1 à 2 litres d'eau douce. Bref, l'eau de mer est amenée au robinet à l'aide d'une pompe à pied.. . En général, nous n'utilisons cette eau salée que pour les grandes navigations. Cette pompe est aussi utile, dans le cas où le groupe d'eau tomberait en panne, pour amener l'eau des réservoirs aux robinets. Il y a donc une vanne qui permet de permuter la fonction eau douce/eau salée. Mais c'est là où réside l'erreur... La vanne était monté à l'envers !
Depuis notre départ, 12 jours, nous faisions, allègrement, la vaisselle à l'eau douce... vaisselle que nous rincions ensuite à l'eau... douce ! (bonjour les économies d'O !)
Comme la météo l'annonçait nous sommes toujours dans une zone de calme à environ 260 milles de la Guadeloupe. Le moteur à repris son ronron familier...En fin de journée le ciel s'éclaircit à l'ouest, et pour la première fois nous voyons un splendide coucher de soleil.
A déjeuner j'ai fait des « brik de coryphène » sorte de petits pâtés avec des feuilles de filo. Pour varier ce soir ce sera des « pâtes aux fruits de mer » !

Mercredi 14 décembre 2011 (138 MN)

Ciel du matin6h30
– Fin du quart de Olivier, je prends la suite. La nuit cède sa place à la clarté du jour qui commence. L'Est est rose et gris. Les cumulo nimbus forment un décor de montagnes dentelées que le soleil commence à illuminer. La mer est calme, on se croirait sur une traversée Corse Continent.. par un jour de pétole. Des dauphins surgissent autour du bateau, me font un festival de bonds et s'en vont. Après réflexion, c'est le quart que je préfère (le matin de bonne heure). Tout est calme et beau sur cette immense étendue d'eau couleur d'acier. La fin de la nuit et le début d'une nouvelle journée est toujours un enchantement. Certains, (ceux qui n'ont jamais navigué) pensent que le spectacle de la mer est monotone, et bien pas du tout ! Rien ne reste figé sur l'eau, tout est toujours en mouvement et la lumière est différente à chaque instant. « No stress » est l'expression favorite des iliens du Cap Vert, et ils ont bien raison !
C'est notre dernière journée et nuit. Selon nos estimations demain en fin de nuit nous devrions faire notre entrée dans la marina du Bas Fort à Pointe à Pitre.
A 12 h TU, il nous reste 130 MN à faire !
La journée s'annonce belle et chaude. Il nous faut malgré tout veiller, car la météo annonce des grains violents et une possibilité de vent fort plus au nord. Pour l'instant nous sommes au moteur... Nous faisons le transfert des 80 litres de G.O des bidons dans le réservoir, en espérant que les calculs de consommation de notre captain sont exacts... sinon....
A 12h nous avons à nouveau changé d'heure, et sommes maintenant à TU-4h, c'est-à-dire 12h locales pour nous font 17 h pour vous.
La journée se passe à lire, faire la sieste, et penser à notre arrivée demain matin. Le vent n'est pas au rendez-vous et nous continuons au moteur.... La nuit s'enchaine mais personne n'a vraiment envie de dormir...Nous passons une grande partie de la nuit à trois dans le cockpit.... Les milles défilent, le moteur tourne toujours.


Jeudi 15 décembre 2011 (130 MN)

4h du matin, nous apercevons les lumières de Grande terre et Basse Terre , nous laissons sur notre bâbord Marie Galante et les Saintes. Sur tribord, La Desirade. Enfin nous sommes en vue de la terre !
6h nous contactons la marina par VHF pour l'attribution d'une place (bien méritée) après 14 jours de mer non stop !
6h45 – nous prenons la place n° 42 sur la grande panne de la marina. Bonjour la Guadeloupe !

l'arrivéeNous venons de faire 2103 MN en 14 jours. À 6,25 nœuds de moyenne. Sommes fatigués, un peu groggy... les premiers pas sur le ponton sont difficiles... cela tangue... mais très heureux de l'avoir fait. Allez un petit café avec croissants et dodo !

Un grand merci à mes « hommes » Mon captain Marcus bien aimé, nos deux garçons : Olivier second capitaine et Laurent notre routeur !

Ce soir nous serons à l'aéroport pour accueillir Myriam et Mahé !

 







 

 

 

 

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