Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoire de voyager en bateau au grè des iles des Antilles
Histoire de voyager en bateau au grè des iles des Antilles
  • Ce blog raconte le(s) voyage(s) sur l'eau d'un couple de retraité, jeune... avec leur voilier Lady A (Amour, Amitié, Aventure). ils invitent les amoureux des iles à les rejoindre ! voir site www.voilierlady-a.com
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 32 158
17 octobre 2011

BLANCO Y NEGRO LANZAROTE §

Dimanche 9 octobre:
9h du matin. Nous quittons Graciosa pour Lanzarote, 35 nautiques que nous ferons en moins de 6 heures, pour arriver à la marina RUBICON sud ouest de l'île, par 28°51'5 N et 13°49'W. Marina « luxe » issue d'un complexe touristique pour les anglais et les allemand qui sont très nombreux sur l'île. Tout est écrit soit en Espagnol,
soit en Anglais ou Allemand, autant dire, rien en Français ! Comme vous pouvez le constater deux degré de latitude cela fait environ 200 km plus sud et cela change tout au niveau de la température : IL FAIT CHAUD ! ENFIN !

GrasiosaLANZAROTE Plutôt basse par rapport aux autres îles de l'archipel, mesure 60 km de long sur 34 km dans sa partie la plus large, mais ce qui la caractérise et qui fait son originalité c'est sa géologie. Elle n'a pas usurpé son surnom de 'l'île aux volcans » car son territoire est issue des éruptions successives du Timanfaya de 1730–1736 (durant 6 ans les volcans ont craché le feu !) et 1823 dont les coulées ont forgé un quart environ du territoire insulaire. Sa nature volcanique, ses conditions bioclimatiques semi-désertiques, conjuguées à un relief montagneux modéré et à des plaines vallonnées lui valent un paysage naturel unique fait de noir et de blanc, mais aussi une cohabitation sans précédent de ses habitants avec leur environnement insulaire inhospitalier.
On ne peut parler de Lanzarote et des îles de l'archipel sans évoquer une figure emblématique de ce que sont aujourd'hui les Canaries grâce à César MANRIQUE.

Lanzarote ManriqueCésar MANRIQUE: (1919-1992)
est né à Arrecife.  Issue de l'Académie des Beaux-Arts de Madrid , il expose ses peintures en Espagne et à l'étranger. Il parcourt les quatre coins de la planète et s'installe à New York en 1964. Sa connaissance de l'expressionnisme abstrait américain, du pop'art, de la nouvelle sculpture et de l'art cinétique vont lui permettre de mettre en œuvre sa créativité artistique au développement de son île, lors de son retour. Le « modèle Manrique » fait son apparition à partir de 1966 où il rentre définitivement à Lanzarote qui fait ses premiers pas dans le développement touristique. Il met l'accent sur la sauvegarde et la promotion de l'architecture populaire traditionnelle de l'ile dont il impose le respect dans les nouvelles constructions. De même il propose l'intégration « architectonique » dans le milieu naturel (sa maison de Tahiche par exemple en est l'illustration), la préservation et la mise en valeur des beautés naturelles, la conservation du paysage agricole, et la préservation des valeurs de la culture locale. Cette approche a jeté les bases d'un concept qui a permis à l'île de préserver sa culture et son patrimoine. Celui-ci ressort dans la forme architecturale de toutes les constructions, dans le respect du bâti ancien (habitation basse), dans la couleur de l'habitat, mur blanc, volet vert pour tout ce qui est dans le centre de l'île, et bleue pour la partie côtière. Pas de panneaux publicitaires pouvant défigurer le paysage lunaire fait de lave. Son influence ira jusqu'à dessiner et imposer une forme de poubelle que l'on retrouve un peu partout dans l'ile ! (voir photo). Il a élaboré, aidé par des collaborateurs et amis, une nouvelle idéologie esthétique qu'il a nommé ART-NATURE/NATURE – ART et qu'il a pu concrétiser dans ses interventions sur la nature :
-sa Maison de Tahiche (aujourd'hui siège de sa fondation)
-Le Mirador del Rio
-le jardin des cactus
-le Parc National de Timanfaya (les volcans)
-le Musée du paysan et monument à la Fécondité
-la Cueva des los Verdes (aménagement de grottes volcaniques)
-le Musée International d'Art contemporain (MIAC)
-et bien d'autres espaces....

En 1993 L'UNESCO décerne à Lanzarote le titre de « Réserve Naturelle de la biosphère » dans le cadre du programme international MAB (Homme et Biosphère). L'atout essentiel de Lanzarote réside dans sa capacité à marier son patrimoine naturel sans égal, à la préservation d'un modèle équilibré entre le développement touristique,  la défense des valeurs environnementales, et la préservation de ses ressources naturelles. Aujourd'hui le groupe écologique EL GUINCHO, dont Manrique est Président à titre posthume continue de lutter contre les promoteurs pour limiter l'urbanisation.

Symphonie en noir et blanc :  Terre noire et murs blancs des maisons  !

Lanzarote HariaL'agriculture a toujours été avant le développement du tourisme, l'activité principale avec la pêche de l'île, mais elle a du s'adapter à l'environnement. Lanzarote doit son paysage agricole à son aridité, à la constance et la force des vents qui amènent les organismes microscopiques nécessaires à la survie de son sol, à la capacité
de destruction des derniers phénomènes volcaniques par l'érosion, et à l'ingéniosité humaine à cultiver la terre dans des conditions aussi difficiles.
L'une des méthodes de culture les plus connues de l'île est « l'ensablement ». Ce système utilise les avantages que procure une couche de cendre volcanique disposée de façon artificielle sur le sol. Celle-ci favorise l'augmentation de l'infiltration de l'eau de rosée déposée durant la nuit ou l'eau de pluie (plutôt rare). Elle permet la réduction du ruissellement et de l'évaporation durant la journée, la diminution de la salinité et l'augmentation des contenus en humidité. Il n'est donc pas étonnant de voir des vignes et des arbres fruitiers plantés au fond de trous ouverts dans les immenses dépôts de sable et de cendre noire issus des éruptions volcanique du XVIIIe et XIXe siècle. De même, la construction de murets, de forme concave en pierre de lave, vise à protéger les cultures du vent. Le résultat est un paysage agricole monumental, unique et exceptionnel par la réalisation humaine que cela suppose.  (voir photos)
Nous sillonnerons durant deux jours, en voiture,  l'île afin de découvrir les nombreuses merveilles que celle-ci  recèle. Ci-dessous, vous trouverez un résumé succinct de ce qui nous a semblé le plus remarquable et original.

Lundi 10 octobre:

L'obligation de faire tamponner nos passeports (nous sommes des étrangers...) nous permet de découvrir une partie de Arrecife qui est le centre commercial et administratif de l'île et qui regroupe 50% de la population de l'île. Malgré son développement, elle a pu préserver le caractère et le style du village colonial qui était à son
origine.

Fondation César Manrique (1968):
Lanzarote maison Manrique3La maison est construite, sur un terrain de 30 000 m².  On devrait plutôt dire : une coulée de lave, issue  des  éruptions volcaniques de 1730. Le bâtiment est érigé sur cinq bulles volcaniques de grandes tailles et présente 1.800 m² de surface habitable sur 2 étages. L'étage supérieur est d'architecture traditionnelle de Lanzarote. Le niveau souterrain utilise les cinq bulles volcaniques reliées par de petits couloirs creusés dans la coulée de lave et qu'il a transformée pour que celle-ci puisse être habitée. C'est une sensation stupéfiante que de descendre des marches creusées dans la lave, de passer dans des couloirs dont les murs blanchis à la chaux font ressortir les formes volcaniques pour déboucher ensuite dans des pièces dont la lumière naturelle est issue d'ouverture, en forme de puits, creusée à même la roche et qui donne sur le niveau supérieur. Si l'on est claustrophobe …
s'abstenir ! C'est ce que Manrique appelle « l'architectonique ».

Mirador del Rio (1973) :
Lanzarote MiradorEst un belvédère situé au somment du Risco de Famara à 475 m d'altitude. Il se situe à la pointe nord ouest de l'île face à Graciosa, sur laquelle il offre une vue magnifique et panoramique. Il s'agit encore de l'une des créations « architectonique » de Manrique. Le bâtiment se situe entre deux accidents géologiques : le Risco de Famara et le volcan de la Corona. Le bâtiment est à peine visible de l'extérieur, grâce à une astucieuse manœuvre de camouflage (le bâtiment a été recouvert de pierres volcaniques)  lui permettant de se fondre dans son environnement. Une sculpture en fer forgé à l'extérieur représente un poisson et un oiseau. Il s'agit d'une métaphore de deux éléments de la nature : l'eau et l'air.  Une fois entré, nous nous trouvons face à deux vastes baies vitrées (les yeux du mirador) permettant d'avoir une vue imprenable sur Graciosa, les îles environnantes et l'océan à perte de vue. Deux sculptures monumentales, réalisées avec du fil de fer sont
suspendues au plafond. Elles ont pour fonction de tamiser le son en évitant sa réverbération. (voir photo).

Mardi 11 octobre Montagnes de feux : Timanfaya (1970)

Timanfaya el diabloTimanfaya est un parc naturel qui ne protège pas les espèces animales ou végétale en voie de disparition, mais qui préserve une musée minéral en activité : des cônes volcaniques,cratères, mer de laves, bombes, cendres, coulée de magma fluide issue de la terre pour se solidifier ensuite en façonnant des sculptures naturelles. Bien que de formation géologique très ancienne, le site fut frappé par les grandes éruptions des XVIIIe siècle (1730-1736) et au XIXe celles de 1824. Un quart de la surface de l'île a pratiquement été enseveli sous un épais manteau de laves et de cendres, ensevelissant des dizaines de villages, leur habitants  et leurs cultures. Le parc est un laboratoire naturel où il est possible d'admirer une esquisse de l'histoire de notre planète. La vie a repris au cours des siècles, des lichens s'adaptant à la chaleur et au manque d'eau ont commencé à coloniser et à tapisser les pierres volcaniques dénudées, en apportant quelques touches de vie et de couleur sur la lave noire.
Cela s'explique par le pouvoir de rétention d'eau dont font preuve les cendres volcaniques en retenant l'humidité transportée par les alizés. 
Sur l'ilot de Hilario se trouve le noyau principal de ce que les vulcanologues appellent « les anomalies géothermiques » c'est-à-dire des températures anormales à la surface causées par une couche de magma à faible profondeur. C'est à cet endroit qu'a été construit le restaurant « el diablo » (œuvre de Manrique) qui offre une vue spectaculaire sur le paysage volcanique, et permet aux visiteurs de voir les effets des célèbres geysers, de la combustion d'ajoncs posés sur le sol, ou de la cuisson d'aliment (poulets) à la simple chaleur de la terre.

montagne de feuLa route des volcans : un tronçon de 14 kilomètres de route a été aménagé au sein du parc pour les visites. Son tracé suit le long noyau principal des éruptions. Cette visite se fait en bus. Impossible d'en sortir, afin de protéger de la dégradation humaine le site. Les photos sont prises depuis l'intérieur du bus. Désolée si la qualité de celles-ci n'est pas bonne. Cet un spectacle grandiose et unique ! Le paradoxe se situant dans l'aspect de mort donné par la noirceur des pierres de laves et le fait que sous quelques mètres de cendres, la vie continue à se manifester à travers le magma toujours en fusion et qui ne demande, nous ne l'espérons pas, à jaillir à nouveau. Cela donne tout de même froid dans le dos ! Timanfaya13

Mercredi 12 octobre:

Cela fait exactement trois mois que nous avons quitté notre port d'attache, Golfe Juan, et que nous naviguons ! Que de souvenirs et de nouvelles aventures avons nous engrangés en trois mois !

Jeudi 13 octobre :

Nous quittons Lanzarote pour l'île de Tenerife ! À suivre ….

 



 



 




 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
toujours aussi intéressant vos commentaires. Sinon pouvez vous voir vos email ou sur quelle adresse faut-il vous en envoyer ?
Publicité