MARTINIQUE L'ILE AUX FLEURS ET AU RHUM
Un peu d'Histoire d'hier à aujourd'hui (extrait du guide des navigateurs)
La Martinique, synonyme de créole, biguine et rhum a aussi un passé historique qui a influencé toute la Caraïbe. C'est en 1502 que C. Colomb découvre « Madinina » (l'ile aux fleurs) dont le nom est certainement d'origine Caraïbe. En 1635 les Français débarquent mais sont rapidement découragés par la faune (serpents) et les indiens très heureux de ce nouvel apport de viande fraîche !
Mais certains persévérèrent et créèrent le Fort St Pierre. Ce fut le début de l'implantation française dans l'ile. Après plusieurs tentatives de conquêtes des Anglais (encore eux...) et des Hollandais, la Martinique fut rattachée au domaine royal en 1676. C'est par les femmes (comme toujours...) que cette ile sut charmer les « puissants »... (forcément hommes.... à l'époque).
Madame de Maintenon, élevée au Prêcheur, dans le nord de l'ile, intéressa le Roi-Soleil à ce petit territoire. Plus tard, (1796) Joséphine Tascher de la Pagerie, devait développer les mêmes « arguments féminins » auprès de Bonaparte !
Mais entre temps, en 1762 les anglais conquirent l'ile...Il fallut lors du Traité de Paris (1763) sacrifier le Canada « ces quelques arpents de neige ».... pour récupérer « l'ile aux fleurs » ! Il est vrai que nous préférons, en bon Français, le sable, le soleil, et la chaleur aux frimas ! La même année, 1763, naissait aux Trois ilets Joséphine Tascher de la Pagerie, future impératrice de France. A quelques mois près, elle serait née anglaise ! L'histoire de France en aurait été bouleversée, Bonaparte épousant une anglaise, quelle alliance pour le futur.... et nous n'aurions certainement pas perdu la bataille de Trafalgar, et Nelson ne serait pas rentré rentré en Angleterre immergé dans un baril de rhum !
En 1794, le sieur Dubuc, gros propriétaire, aidés de quelques colons inquiétés par la révolution aident les anglais à reprendre possession de l'ile. Mais en 1802 Napoléon récupère l'ile et la reperd en 1809, en même temps qu'il répudie Joséphine... Un second traité de Paris en 1814 rend définitivement la Martinique aux Français, on ne sait pas contre quoi …. ?
La Martinique compte environ 400 000 habitants dont la plus grande partie, certains disent la moitié, vit à Fort de France, ce sont les « Foyalais » (joli nom, non ?). C'est une société hybride, mélange des premiers Amérindiens Caraïbes, des noirs et des colons européens, qui a donné naissance à l'identité de la « créolité ». Le terme créole serait dérivé de l'espagnol « criolo » et du latin « creare », signifiant « né aux Amériques ». Les békés ou blancs-pays sont les descendants des premiers colons européens, aquitains, provençaux, normands, vendéens, poitevins ou bretons. Ils représentent une minorité de la population, entre 5 et 10%. Les grands békés, ceux qui ont un nom et la fortune, détiennent toujours la direction économique de l'ile.
Samedi 23, Dimanche 24, lundi 25 février
Quel contraste ! Nous retrouvons avec plaisir, la nonchalance, la bonne humeur et l'amabilité des Martiniquais. Quel régal, un bon saucisson, un camembert ! Et le boudins antillais....les acras, aie mamma mia, le cholestérol !
Du coup, notre capitaine, se sentant à nouveau comme chez lui, s'active pour redonner un peu de lustre à sa monture... vidange du moteur … révision de ceci et de cela, grattage, ponçage, peinture bref quelle énergie et activité pour un contemplatif, habituellement ! Est-ce le boudin, les acras où la perspective de la visite des rhumeries demain !? A suivre ….
Mardi 26 et mercredi 27 février
6h30 – Et oui, il faut se préparer … nous avons une rude journée....Nous devons refaire les cales de Lady A ….. en rhum ! Notre périple de l'an passé, neuf mois de navigation et de rencontres au fil de l'eau ont mis à sec (hic....) les stocks …! Et un marin ne saurait naviguer sans sa ration de « grog »... !
8h – Nous récupérons la voiture (c'est plus facile pour transporter les bouteilles et les cubis...)
8h30 – Nous sommes dans le rayon des « alcools ...rhum » de Super U pour comparaison des prix avec les distilleries que nous allons faire dans la journée... et oui, lorsqu'il s'agit d'acheter plus d'une bouteille, il vaut mieux se faire une idée de ce que l'on va dépenser.... on peut toujours négocier un petit rabais... et là... je vois mon capitaine qui sort papier et crayon et qui commence à noter.... devant le choix, la quantité et la diversité de ce qu'il a sous les yeux, il en est « ébaudi » ! (à vos dicco...) (voir photo...)
9h30 – Une petite heure plus tard (quand même), nous filons sur la cote ouest direction Neisson, au Carbet (la préférée du Capitaine). L'une des dernières distilleries dirigées par des Martiniquais et qui se dispute les prix internationaux avec J.M et St James. Le choix se portera sur du blanc 55° et 70° … pour des punchs pour « spécialistes et connaisseurs » (!) qui ne peuvent pas prendre leur voiture après consommation...! Il est un peu tôt, pour nous, dans la matinée, et nous ne boirons pas un petit « gazé » !
Nous enchainons sur Depaz, plantation de la Montage Pelée, après St Pierre, pas la préférée de notre « expert » mais il faut bien faire marcher le commerce... et nous repartirons avec deux litres.
11h30 -Il faut penser au déjeuner …. Nous ignorons... la distillerie de JM, tout à fait dans le nord, à Macouba. Nous y étions l'an passé avec notre ami Jacques. Nous retournons à L'Ajoupa Bouillon (j'adore ce nom) au Louis d'or, pour un Ti-lagoutte., avec quelques acras et boudins.
Nous rejoignons la cote ouest St Marie pour une petite halte à St James (ma préférée) en raison de l'architecture de « l'habitation », du musée où l'on découvre les vieux alambics en cuivre et une collection de rhum depuis les années 1885 (magnifique !) et bien sûr les différents flaconnages de rhum.
15 h - On peut se permettre, enfin, un ou deux..petits « pousses » des dernières nouveautés de vieux rhum. Achats va s'en dire.... une jolie bouteille pour Mimi, et quelques unes pour la réserve de notre Capitaine, 12 ans d'age minimum, et un « single cask », (rhum vieilli en barrique unique, sans réajustement du niveau chaque année).
16h30 – Allez une petite dernière avant de rentrer ….. C'est sur la route, l'habitation Clément, l'incontournable pour un amateur de rhum ! Nous ne sommes pas les seuls …. dans le caveau de dégustation.... . Il faut reconnaître que c'est Clément qui a le plus grand choix et le meilleur marketing de ses rhums ! Et également des « flacons » dignes des grands parfumeurs. Notre capitaine opte pour la promo du jour.... quatre cubis de trois litres de blanc à 55° ! Le nec plus ultra c'est la bouteille de vieux rhum de 1952 (qui fait partie de la collection de notre captain..) exposée à 1250 euros ! Un vrai investissement par rapport à l'achat fait il y a une quarantaine d'année ! Bouteille que nous ne pouvons pas boire.... puisqu'il s'agit d'une pièce de collection !
Mercredi.... il nous faut peut-être penser à quelques autres bouteilles pour la suite de notre programme …. et nous retournons à Super U pour environ 150 litres d'eau minérale qui devrait nous suffire pour un mois. Déjeuner à St Luce chez Obama (il faut le faire..) et la fin de la journée se termine, avant de rendre la voiture, par la visite de la Mauny sur la Rivière Pilote. A l'année prochaine...
Pour ceux que cela intéresse, voici quelques «informations et conseils » de mon expert capitaine sur le rhum :
LE PUNCH MARTINIQUAIS
Le mot Punch, d'origine anglaise, est probablement dérivé du sanskrit « Panch », signifiant « cinq », comme les 5 composants d'une boisson réputée comprenant: thé, citron, cannelle, sucre et alcool.
Les marins qui ont transporté la recette, l'auront sans doute simplifiée par manque de cannelle et...méfiance pour le thé ! Quant à l'alcool, c'est le tafia (ancienne appellation du rhum) de l'époque qui aura fait l'affaire.
(A noter que le nom de la boisson est « punch » et non « ti-punch »; ti signifiant « petit », on demande un ti-punch comme on le fait pour un petit-pastis).
La préparation du punch est de la responsabilité de l'hôte accueillant, qui mélangera (voir plus loin « Le Secret » !) les différents ingrédients: citron, rhum, sucre. Un bon rhum de Martinique à 55° fera l'affaire. La dose « standard » du punch est de 6,25 cl de rhum (16 punchs dans un litre)! Pour finir, l'hôte remuera la boisson dans chaque verre, avec une cuillère unique, « ce qui scellera l'union entre les convives ».
Dans le même verre, on prend ensuite de l'eau fraiche, plate ou gazeuse (le « crasé »), avant d'accepter un « Ti-50% », évitant ainsi « de partir sur un pied ». Dans certains cas, on peut servir l'eau dans un verre séparé.
Une question cruciale est: « Où et quand – ou à partir de quand – peut-on boire un punch ? ». Selon la sagesse locale, la réponse est: « En tous lieux et principalement toute la journée ! ». Le premier verre du matin s'appelant le « décollage » (celui qui décolle la luette) et le dernier (à pas d'heure...) « vaten couché » !
Le secret du punch « véritable »
Le punch se prépare lentement; c'est un cérémonial qui demande de la sérénité. Le secret, c'est de mélanger intimement le sucre et le citron avant de verser le rhum. Quant au glaçon, « les puristes vous accuseront de tuer le punch (rien moins !), de lui couper les jarrets » (aux origines du punch, les glaçons n'étaient d'ailleurs pas disponibles); à éviter donc absolument !
Malgré ces recommandations péremptoires, rappelez-vous que le goût de chacun prévaudra, faisant du Punch une véritable école de la...tolérance.
Jeudi 28 février
7h – debout les braves ! Aujourd'hui nous quittons Fort de France pour remonter sur St Pierre, où nous allons mouiller pour la nuit, avant de continuer sur la Dominique et ensuite Marie Galante où nous attend LOUMI !
16h – nous mouillons dans la baie de St Pierre. L'aire de mouillage est bien délimité.... deux grosses bouées jaunes à environ 200 m du rivage interdisent de tomber l'ancre dans ce périmètre.... en raison d'une quarantaine de bateaux qui ont été coulés par 40 mètres de fond, le 8 mai 1902 suite à l'éruption de la Montagne Pelé qui domine la ville, faisant plus de 30 000 morts ! Même si l'on n'est pas véritablement au dessus, savoir que tant de bateaux gisent là, n'est pas très agréable et propice à passer une bonne nuit ….
A demain matin....